Des « brick » aux « clicks », fin d’un modèle de vente d’art ?

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Galeristes et marchands d’art doivent aujourd’hui s’adapter pour maintenir ou accroître leur activité, voire pour certains simplement survivre. Dans un contexte économique tendu, les « bricks-and-clicks » gagnent toutefois du terrain. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Hiscox (Hiscox Online art trade report, 2017), étude intéressante pour ceux et celles qui envisagent de se positionner sur ce marché.
Si la vente d’art en ligne représente désormais 8 % du marché de l’art, il n’en demeure pas moins que ce mode de diffusion reste en devenir. Il n’annonce pas encore la fin du « bricks-and-mortage », n’exclut pas les autres moyens de vente traditionnelle. De fait, une galerie d’art a vocation à devenir une entreprise multicanale, abordant ses clients de multiples façons, dans ses murs, sur des foires et des salons, sur le web. Quatre des dix premières plateformes de vente d’art en ligne sont des marchands d’art traditionnels disposant d’une vitrine numérique pour enchérir (en premières positions Christie’s et Sotheby’s). Mais l’heure du tout virtuel n’a pas encore sonnée. La relation humaine reste importante. 73 % des acheteurs disent vouloir s’entretenir avec un expert avant de prendre la décision d’acheter. Et 29 % des plateformes virtuelles ont ou envisagent de se doter d’un espace physique de vente.
Au demeurant la vente d’art en ligne porte encore sur des œuvres dont la valeur est réduite, que les acheteurs se montrent encore hésitants ou réticents. La majorité des œuvres qui s’y négocient ont une valeur inférieure à 5 000 $. Le net mobilise surtout la génération Y (20-35 ans). Ce n’est pas celle qui est forcément la plus en fonds pour acheter de l’art. L’enjeu reste néanmoins de l’attirer et de la fidéliser. 35 % des acheteurs virtuels sont de récents ou très récents collectionneurs, depuis deux à trois ans (61 % moins de trois ans). Et le budget moyen s’élève à moins de 1 000 $ pour 47 % d’entre eux.
D’où pour la vente d’art en ligne des perspectives de progression notables, même si l’achat d’œuvres d’art n’est (malheureusement pour les artistes) pas une priorité économique, l’art n’étant pas un produit de première nécessité. Acheter de l’art est et demeure un acte motivé par la passion, largement conditionné par les moyens des amateurs et collectionneurs d’art, lorsque la plupart des autres besoins ont été satisfaits.

Télécharger l’étude Hiscox
En savoir plus sur la création d’une galerie – Créer une galerie d’art / Camille Janssens / éd. Ars vivens
Copyright illustration : Polhem project, Carlo Brenner, 2017